Franco-Route de la Nouvelle-Angleterre

chutes de la rivière androscoggin lewiston
franco-route nouvelle-angleterre

La Franco-Route de la Nouvelle-Angleterre est un parcours communautaire visant à explorer une route empruntée par les migrants canadiens-français, de la fin du 19e au début du 20e siècle, vers les usines de la Nouvelle-Angleterre.

L’héritage canadien-français

Entre 1840 et 1930, près d’un million de Canadiens-français ont émigré vers les Etats-Unis à la recherche d’un emploi, la plupart en Nouvelle-Angleterre, où les industries du textile et de la chaussure connaissaient une croissance spectaculaire. Ils ont ainsi fondé, dans les villes industrielles, de véritables « Petits Canadas ». Aujourd’hui, on estime que deux millions d’habitants de Nouvelle-Angleterre ont une ascendance canadienne-française ou acadienne. C’est en l’honneur des ancêtres de ces Franco-Américains que la Franco-Route de la Nouvelle-Angleterre a été inaugurée en 2019.

En réalité, la Franco-Route devrait traduire les parcours non linéaires symboliques des migrations des Canadiens-français vers les quatre coins de la Nouvelle-Angleterre. Elle se limite ici à emprunter l’autoroute Interstate 95, déjà très fréquentée par les Québécois, qui traverse plusieurs villes formant autrefois des Petits Canadas. Elle comporte à ce jour cinq villes partenaires : Lewiston-Auburn et Biddeford (ME), Manchester (NH), Lowell (MS) et Woonsocket (RI). L’ambition de la Franco-Route est de faire découvrir aux visiteurs le riche patrimoine francophone, historique et culturel, de ces villes étapes dont on peut visiter également les Géocaches (bilingue).

Ici on doit servir en français
pâté chinois du québec
Le pâté chinois du Québec (source France bleu)

De nos jours, selon le dernier recensement aux Etats-Unis, il subsiste quelque 150 000 Francophones dans les six Etats de la Nouvelle-Angleterre, où la culture québécoise est encore bien vivante, malgré le déclin de la langue française. Les restaurants de la Franco-Route sont invités à servir des spécialités québécoises, parmi lesquelles la poutine, bien sûr, mais aussi la tourtière, le pâté chinois ou le pouding chômeur. Mais l’enjeu paraît ici surtout, pour les Franco-Américains, de valoriser leur héritage culturel, notamment à travers une cuisine traditionnelle utilisant les bons produits du terroir. Plus généralement, les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration doivent prendre conscience que servir les visiteurs québécois en français est positif pour les affaires et favorise le développement économique régional.

Image d’en-tête : Chutes de la rivière Androscoggin, à Lewiston, Maine (auteur Captain Morgan, licence CC BY-SA 3.0).

Publié dans