
Jour de liesse au Luc en cette fin de mois d’août : la ville rend hommage à son glorieux enfant, Apollinaire Le Bas, né ici le 13 août 1797. Polytechnicien, ingénieur et concepteur de la barge qui allait ramener de Louxor jusqu’au centre de Paris un obélisque monolithe, choisi par Champollion pour la qualité de ses gravures à l’entrée du temple de Louxor où son jumeau est toujours en place. Tout au long du Nil, puis à travers la Méditerranée, avant de naviguer dans l’Atlantique et la Manche, et de remonter la Seine, le démontage, l’expédition puis l’installation en 1836 sur la place de la Concorde, dureront près de quatre ans !
Le vendredi 29, veille de l’inauguration, fut projeté sur écran géant, sur cette place rendue à la population car désormais piétonne, un documentaire d’Olivier Lemaire (2010), sur la translation de l’obélisque égyptien. C’était un cadeau du pacha d’Égypte, Méhémet Ali, au roi Charles X.
Pour honorer Apollinaire Le Bas, la ville du Luc a profité du réaménagement de la place de la Liberté, devant l’hôtel de ville, pour ériger un obélisque, à l’échelle 1/25, en tous points identique à l’original parisien. Le souci d’authenticité a poussé l’équipe municipale à faire tailler à Assouan, dans le granit, les trois blocs qui constituent le monument lucquois, et à faire reproduire et graver par des Égyptiens les hiéroglyphes qui décorent la base du monument.
Le préfet du Var, la sous-préfète de Brignoles, la Consule générale d’Égypte ont ôté ensemble les drapeaux qui la cachaient, au son d’une Marseillaise chantée depuis le balcon de l’hôtel de ville par une exceptionnelle soprano lucquoise, Amélie Robins, et reprise par la foule.
Mais, direz-vous, en quoi France-Louisiane est-elle concernée ? C’est qu‘Apollinaire avait un frère de deux ans son aîné, Joseph Charles Le Bas, qui a émigré en Louisiane en 1820, à Ville Plate, où il compte aujourd’hui 400 descendants environ ! Et que cinq de ces descendants, étaient venus tout exprès d’Austin et de Houston, Texas, pour cette cérémonie. (Leur père et grand-père a quitté la Louisiane pour le Texas dans les années 50, pour travailler pour Texaco à Austin). Et James Le Bas a lui aussi dévoilé le monument avec les officiels. Il avait régalé l’assistance un peu plus tôt avec un discours plein d’humour, en français, sur ce lien familial très fort avec Le Luc, où il effectuait un troisième séjour. Il rappelait également que sa famille avait donné deux maires au Luc, avant 1802.

À cause de la Louisiane, j’avais suggéré au maire une animation musicale avant la cérémonie officielle, proposition acceptée avec empressement ! Ne restait qu’à demander à notre président, Claude Grajeon, présent tout au long de cette journée, de solliciter parmi nos adhérents régionaux les musiciens intéressés, à savoir « Tom Sawyer & Co », un jazz band venu tout exprès de Marseille jouer des airs de jazz Nouvelle – Orléans dans les rues du Luc, et sur la place, pour le plus grand plaisir du public (un millier de personnes attendu à 20 h 00 pour la cérémonie inaugurale officielle…).France-Louisiane a participé à leur défraiement, ainsi que la ville du Luc qui leur a offert à dîner .
M. le Maire, M. Dominique Lain, constamment sur la brèche depuis la veille avec son directeur de cabinet, M. Roland Le Joliff, et ayant réservé le meilleur accueil aux visiteurs américains, a ensuite fait un dernier discours vibrant sur la réussite de cette réalisation urbanistique et hautement symbolique.
La soirée s’est terminée par un spectacle musical burlesque d’une grande qualité, par deux frères, les Virtuoses.
Mme Michèle Puyserver
